Tendinopathie calcifiante

Qu'est-ce que la tendinopathie calcifiante de l'épaule ?


La présence de calcifications dans l'épaule est très fréquente, elle concerne environ 10% de la population générale, touche surtout les femmes (60 à 70%) et se manifeste principalement vers l'âge de 40 à 50 ans. Dans 2/3 des cas, elle sera asymptomatique et de découverte fortuite mais dans certains cas, elle peut devenir symptomatique, on parle alors de tendinopathie calcifiante

Deux situations différentes sont à distinguer :

  • une tendinopathie de la bourse provoquée le plus souvent par une évacuation d'une partie de la calcification dans l'espace au dessus du tendon. Elle est en général responsable de douleurs aiguës, permanentes et insomniantes, avec une gêne fonctionnelle importante.
  • une tendinite chronique par irritation du tendon par augmentation de la pression intra-tendineuse ou par irritation de la bourse du tendon si la calcification est importante.

Une production calcique d'aspect crayeux se situe dans le corps du tendon et peut être indolore. La calcification peut alors voir son volume augmenter et irriter le tendon avec deux conséquences potentielles : l'apparition de douleurs chroniques et un possible décentrage de l'épaule qui crée un cercle vicieux. En général, cette calcification va se résorber dans un délai moyen d'un an à plusieurs années ou ne jamais disparaître. Parfois, elle s'évacue dans l'espace au dessus du tendon et provoquera une inflammation majeure car les cristaux calciques sont très irritants. Bien que très douloureuse, il s'ensuit un soulagement.

Comment poser le diagnostic de la tendinopathie calcifiante de l'épaule ?


Au cours de la consultation avec le Dr Sfez, votre orthopédiste à Chantilly et Tremblay-en-France, le tableau clinique le plus typique sera le suivant :

  • une calcification bien nette avant 50 ans avec une douleur très vive rendant la simple mobilisation d’épaule parfois insupportable et souvent insomniante.
  • des douleurs d'épaule lors de l'élévation du bras en cas d'irritation chronique,
  • des douleurs très vives et une impotence absolue en cas de crise aiguë provoquée par un relarguage de cristaux de calcium (calcifications) dans l'espace sous-acromial de l'articulation.

Quels sont les examens complémentaires ?


L'examen de référence est la radiographie. Votre chirurgien orthopédiste des membres supérieurs aura besoin d'une radiographie récente car la taille de la calcification évolue rapidement. La radiographie permettra de:

  • visualiser la calcification,
  • détecter une éventuelle complication,
  • évaluer la présence de signes de tendinite chronique,
  • objectiver une forme crochue de l'acromion.

Il est intéressant de savoir que la réalisation d'une radiographie sur l'autre épaule permettra le plus souvent de retrouver une calcification asymptomatique. Votre praticien pourra également prescrire la réalisation d'un arthroscanner pour éliminer une rupture de coiffe associée.

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Quel traitement proposer ?


Pour prendre en charge votre calcification de l'épaule, votre chirurgien-orthopédiste utilisera majoritairement une approche graduelle :

1 : Traitement médical


Votre orthopédiste prescrit une cure d'anti-inflammatoires pour 1 à 2 semaines. Cette cure d'anti-inflammatoires peut être répétée.

2 : La rééducation fonctionnelle


Une fois la douleur réduite, une rééducation manuelle douce sera débutée pour diminuer l'inflammation et décomprimer les tendons. Il s'agira de recentrer l'épaule, de développer les muscles compensateurs qui diminuent le conflit entre l'humérus et l'auvent ostéo-fibreux situé au-dessus des tendons de la coiffe

3 : La réalisation d'infiltrations


En cas d’échec une infiltration est proposée. Sous contrôle radiologique ou échographique, on injecte de la cortisone au contact du tendon sous l’acromion. Il faut toujours éviter de faire plus de 3 infiltrations pour ne pas fragiliser les muscles.

4 : L'évacuation de la calcification sous contrôle radiologique


Si les douleurs persistent, une évaculation de la la calcification sous contrôle radiologique peut être envisagée. Le protocole sera réalisé par un radiologue ou un rhumatologie qui va pratiquer une "trituration" de la calficiation. Ce traitement doit nécessairement s'accompagner d'un traitement antalgique et anti-inflammatoire bien adapté car l'intervention laissera une grande partie des cristaux sous l'acromion entraînant une poussée inflammatoire importante.

5 : L'intervention chirurgicale


Votre orthopédiste spécialisé de l'épaule réalise l'intervention sous anesthésie générale et nécessite le plus souvent une hospitalisation courte de 24h. Au cours de l'intervention pratiquée sous arthroscopie, votre chirurgien-orthopédiste videra la calcification et évacuera les cristaux. Dans certaines situations cliniques, votre praticien y associera un amincissement de l'acromion, c'est une acromioplastie.

Quelles sont les suites de l'intervention chirurgicale ?


Après l'intervention, vous devrez réaliser des soins infirmiers tous les 2 jours pendant 15 jours et porter une écharpe par intermittence pendant 15 jours. Durant cette période, les mouvements doux vers le bas sont possibles pour laisser aux tendons le temps de cicatriser.
 
La reprise du travail est possible en général vers 1 mois et demi et le sport vers 3 mois. Ces traitements permettent une guérison définitive et sans récidive dans la majorité des cas, en 6 à 8 mois. Le retour à la normale est donc parfois long pour les sportifs et les travailleurs manuels.

Quelles sont les complications de l'intervention chirurgicale ?


Toutes les interventions chirurgicales peuvent provoquer des complications locales ou générales. Parmi celles-ci, nous pouvons citer :

  • une infection post-opératoire dont le traitement d'autant plus aisée que le diagnostic est précoce (les infections sous arthroscopie sont rarissimes),
  • Une perforation de coiffe est possible. Dans les très grosses calcifications, il reste un tendon très aminci après évacuation. Il faut s’avoir alors laisser un peu de calcification, celle ci continue de s’évacuer spontanément dans les semaines qui suivent l’intervention
  • une capsulite rétractile : elle correspond à une épaule douloureuse chaude puis raide. Cette évolution est rare mais préoccupante ; elle peut s’étendre sur 18 mois.