La fracture du scaphoïde est très fréquente, son mécanisme est variable et elle survient lors de chutes où vous vous réceptionnez avec le poignet.
Votre poignet est constituée de huit osselets regroupés en deux rangées distinctes ; la première rangée est articulée avec le radius et le cubitus en haut alors que la seconde rangée est articulée en bas avec les métacarpiens.
La première rangée est constituée de trois osselets dont le scaphoïde. Situé dans le prolongement de la colonne du pouce, il présente pour particularité d’avoir une grande mobilité et d’être très vulnérable lors des traumatismes du poignet.
Ainsi, lors de tout traumatisme du poignet, une fracture du scaphoïde doit être recherchée avec insistance car elle est très particulière : le diagnostic est difficile car la fracture n’est parfois pas évidente sur les radiographies standards.
En effet, traitée précocement, la consolidation est bien plus facilement obtenue. A l'inverse, en l'absence de diagnostic et de traitement, cette fracture aboutit à une pseudoarthrorse (absence de consolidation) dont le traitement est plus difficile et aléatoire.
Une prise en charge précoce et adaptée est donc essentielle.
Comment est posé le diagnostic de fracture ?
Cette fracture survient principalement après une chute de la main et certains signes cliniques sont fréquents :
vous ressentez une douleur dans la région du scaphoïde (bord externe du poignet),
vous ressentez une douleur à la mobilisation active de votre poignet (supination ou à la pronation forcée),
votre poignet est gonflé (présence d'un oedème)/
Cependant, ces signes cliniques peuvent être diffus et rapidement disparaître, c'est pourquoi le diagnostic de cette fracture est principalement radiologique.
Les clichés à réaliser sont des clichés du poignet standards face et profil à la recherche d’un trait de fracture. En cas de doute (radios normales, ou douteuses, associées à des signes cliniques suspects), une attelle du poignet vous sera prescrite et l'examen radiologique 10 à 15 jours plus tard. Votre poignet aura dégonflé et l'examen radiologique sera facilité. Parois, une IRM ou un scanner pourront être réalisés pour établir le diagnostic avec certitude. Avec les résultats de la radiographie et parfois du scanner, il est facile de visualiser si la fracture présente un déplacement ou non.
Quel est le traitement pour une fracture du scaphoïde ?
Le traitement retenu par votre orthopédiste pour traiter une fracture du scaphoïde dépend du type de fracture (déplacé ou non), de son ancienneté et de votre profil en tant que patient. Notez que la consommation de tabac est un facteur vraiment invalidant pour une bonne consolidation osseuse.
1 – Traitement non chirurgical par immobilisation
Ce traitement est proposé si votre fracture du scaphoïde n'est pas déplacée. Les techniques traditionnelles consistent à réaliser une immobilisation circulaire en plâtre ou résine, pouvant ou non prendre le coude. L'immobilisation est assez longue, elle peut aller jusqu'à 3 mois. En choisissant ce traitement, le plus grand risque est la non-consolidation de la fracture, cas de figure qui n'est malheureusement pas rare. C'est pourquoi l'autre alternative que peut choisir votre chirurgien-orthopédiste est de réaliser un vissage d’emblée de la fracture. Cette alternative permet une mobilisation précoce du poignet et de limiter les risques de non consolidation.
2 – Traitement chirurgical
Que votre fracture soit déplacée ou non, l'intervention se déroulera en chirurgie ambulatoire (vous quittez l'établissement le jour même) et sous anesthésie loco-régionale (seul votre bras est endormi). La durée moyenne d'immobilisation post-opératoire est de 4 à 6 semaines.
L’option chirurgicale est proposée en cas de fracture non déplacée chez les patients actifs ou sportifs, souhaitant écourter au maximum la durée d’immobilisation. Le Dr Sfez, chirurgien-orthopédiste, effectue un vissage percutané. A travers une petite incision en regard du scaphoïde, sous le contrôle d'appareils radiologiques, votre orthopédiste spécialiste des membres supérieurs met en place une vis compressive à l'intérieur de l'os aux fins de stabilisation et de compression de la fracture. Votre poignet sera alors immobilisé à l'aide d'une attelle pendant quelques semaines mais elle pourra être enlevée dans la journée à la condition d'éviter les mouvements répétés ou trop exigeants.
Si vous avez une fracture déplacée du scaphoïde, une intervention dans ce cas est systématiquement proposée. Votre chirurgien-orthopédiste des membres supérieurs aura pour objectif de réduire le déplacement de la fracture en réalignant les fragmeux osseux puis de la stabiliser par mise de matériel (broches, vis...). Votre poignet sera ensuite immobilisée pendant 6 semaines à l'aide d'une attelle (thermoformée sur mesure ou en résine faite par votre chirurgien).
Quelles sont les suites opératoires ?
Tout de suite après l'intervention, vous pouvez utiliser votre main pour les gestes de la vie quotidienne (sans excès bien sûr). Vous serez revu une semaine après l’intervention par votre orthopédiste spécialiste du poignet avec une radiographie de contrôle pour s’assurer que le matériel est bien en place et qu’il n’y a ni déplacement secondaire, ni complication post-opératoire. Pour les mêmes raisons, un nouveau contrôle sera réalisé un mois après l’intervention. Un suivi sera réalisé à distance pour s’assurer que la consolidation est parfaitement solide. La rééducation n'est en général pas nécessaire.
Quelles sont les complications éventuelles ?
La complication principale est la non-consolidation (pseudarthrose) avec ou sans traitement chirurgical. Cette complication est liée à l'anatomie du scaphoïde car ce petit os est mal vascularisé. Si la consolidation du scaphoïde n'est pas solide, celui-ci ne joue plus son rôle de soutien et provoque en quelques années une usure généralisée des cartilages du poignet (arthrose du poignet). Pour prévenir cela, d'autres options chirurgicales sont à la disposition de votre orthopédiste à Chantilly et à Tremblay-en-France.
Les autres complications éventuelles sont communes à tout intervention chirurgicales et peuvent inclure :
une mauvaise tolérance de la vis
une infection locale (rare)
des douleurs (peu fréquent)
une algodystrophie : main gonflée, douloureuse avec raideur,
une récupération difficile d'une mobilité intégrale (chez certains sujets).