La rupture du biceps au coude

Le biceps brachial est un muscle du bras qui est tendu entre l’avant bras (radius) et l’épaule (scapula) ; le biceps a pour action principale d’être supinateur et fléchisseur du coude. C'est un muscle puissant dont les tendons peuvent se rompre à la suite d’un effort important. Il peut s’agir d’un effort de soulèvement ou d’un traumatisme sportif (plaquage au rugby, musculation, flexion forcée du coude chez le grimpeur…). Parfois, la rupture survient sur un tendon dégénératif en raison d’une tendinite chronique. Cette rupture survient principalement chez l’homme jeune et actif.

Quels sont les signes cliniques ? Quels examens sont nécessaires ?


La rupture survient souvent lors d’un effort violent de soulèvement. Le patient a ressenti lors du port d’une charge lourde une douleur brutale, souvent accompagnée d’une sensation de claquage en "coup de fouet ".  Parfois, il est possible d’entendre le tendon lâcher au moment de la rupture.

Le diagnostic de rupture du biceps distal est réalisé cliniquement par le Dr Sfez,  chirurgien-orthopédiste des membres supérieurs à Chantilly et Tremblay-en-France. A l'examen clinique, le coude apparaît fléchi sans déficit de flexion,  les muscles de l’avant bras et le brachial antérieur permettant de l’obtenir, néanmoins sans force. La rétraction du muscle vers le haut est responsable d’une déformation caractéristique. Le tendon n’est plus palpé sous la peau lors de la flexion du coude contre résistance. Votre orthopédiste objectivera parfois la présence d'un hématome dans le pli du coude. La palpation du pli du coude entraîne des douleurs ; la mise en tension du tendon par des manoeuvres de flexion extension est également douloureuse.

Il n'y a pas besoin d'examen complémentaire pour proposer un traitement. L'examen radiologique du coude est le plus souvent normal.

Votre orthopédiste à Chantilly et à Tremblay-en-France peut cependant vous prescrire des examens complémentaires pour confirmer le diagnostic et évaluer le degré de rétraction du tendon : l’échographie et ou l’IRM permettront de révéler la rupture du tendon.

coude rupture biceps


Quels sont les traitements possibles en cas de rupture du biceps ?


Pour traiter votre rupture du biceps, deux options thérapeutiques prévalent en fonction de votre profil et de l'ancienneté de la lésion. Une intervention n’est en effet pas toujours obligatoire, ces lésions permettant de conserver une mobilité et une force musculaire suffisantes pour la vie quotidienne.

1 : le traitement fonctionnel

Le traitement fonctionnel consiste à immobiliser son coude dans un écharpe quelque jours à visée antalgique avant de débuter la rééducation qui peut suffire. En effet, la rupture de ce tendon n'amène pas de défaut de mobilité mais "seulement" une diminution de la force. Cette baisse de puissance peut alors n'avoir aucune incidence dans votre vie quotidienne.

Le tendon rompu va cicatriser sur les structures anatomiques voisines et une perte significative de la force musculaire est observée. Comme les résultats sont variables sur le plan fonctionnel, ce traitement concerne principalement les personnes âgées ou à faible besoin fonctionnel.

2 : le traitement chirurgical

Le traitement chirurgical est indiqué chez les travailleurs de force, donc le plus souvent car c’est sur ce terrain que survient la lésion. Celui-ci sera réalisée en ambulatoire (vous ressortez le jour même de l'hôpital) et le plus souvent sous anesthésie loco-régionale.

Le protocole chirurgical sera adapté à l'ancienneté de la rupture et à sa localisation :

  • Si la rupture du biceps est récente et que vous êtes soucieux de conserver une fonction musculaire complète pour raisons professionnelles, sportives ou encore esthétiques, l'intervention aura pour but de repositionner le tendon dans sa position originelle à l'aide de plusieurs attaches sur le radius.

  • Si la rupture du tendon est ancienne, votre chirurgien-orthopédiste ne pourra pas le ramener directement sur le radius et il le fixera alors sur le tendon adjacent du muscle brachialis antérieur. Votre bras sera immobilisé pour une durée moyenne de 4 à 6 semaines à l'aide d'une attelle ou d'une écharpe. Cette intervention est souvent suivie d'une fonte musculaire importante pour laquelle la récupération sera de plusieurs mois. La rééducation débute 6 semaines après l'intervention est alors primordiale.

Quelles sont les suites opératoires en cas d'intervention chirurgicale ?


Une immobilisation est mise en place pour une durée moyenne de 6 semaines pour protéger la réinsertion musculaire. Vous débuterez les séances de rééducation prescrite par votre chirurgien orthopédiste au bout de 2 semaines pour assurer une récupération progressive des amplitudes articulaires.

Au bout de 6 semaines, vous serez autorisé(e) à reprendre des activités manuelles avec douceur. Vous serez en mesure de réaliser l'ensemble des gestes de la vie quotidienne 3 mois après l'intervention. La reprise des activités sportives intenses et des activités nécessitant de la force devront attendre la fin de la période de convalescence de 6 mois.

Quels sont les risques spécifiques de cette intervention ?


Le risque le plus important est l'échec de la réinsertion en l'absence de cicatrisation du tendon ; la raison la plus fréquente est le non respect des consignes post-opératoires de repos, de modération et de rééducation. Si vous êtes fumeur, vous altérez la qualité de la cicatrisation, c'est pourquoi votre orthopédiste vous recommande de réduire (idéalement, de stopper) votre consommation tabagique les premières semaines suivant l'intervention.

Les raideurs post-opératoires sont fréquentes notamment lorsque vous voulez tourner la paume de votre main vers le haut ou vers le bas. Le suivi des séances de kinésithérapie est donc fondamental.

Les complications les plus redoutées sont d'ordre neurologique. La branche sensitive du nerf musculo-cutané a pu être abîmée au moment du traumatisme et cette lésion persistante se manifeste par des sensations électriques et une gène, une douleur sur les faces antérieure et externe de l'avant-bras. Le nerf radial (qui assure l'extension du poignet vers les doigts) et le nerf médian (sensibilité de la partie externe de la main et contrôle de nombreux muscles du poignet et de la main) peuvent également être lésés.

La survenue d’un hématome post-opératoire est parfois observée après la chirurgie. Les complications liées à l’anesthésie, les problèmes d’infection ainsi que les complication vasculaires restent relativement rares.