Epicondylite

Qu'est-ce que l'épicondylite ou tennis elbow ?


L'épicondyle est un petit bout de l'os (humérus) qui relie l'épaule au coude. Vous pouvez palper cette petite bosse sur le côté extérieur de votre coude. Les épicondyliens sont les muscles qui s’insèrent sur l’épicondyle. Le court extenseur radial du carpe et le long sont deux muscles qui relient le coude à la main.  Lorsqu’ils se contractent, le poignet et la main se lèvent. Si vous réalisez des mouvements répétitifs d'extension du poignet et des doigts ou des mouvements répétitifs pour amener la paume vers le haut (supination), des efforts particuliers et importants sont demandés aux muscles extenseurs. Ces derniers grossissent et vont tirer de plus en plus fort sur votre épicondyle. Les tendons qui relient les muscles à l'os vont en souffrir progressivement et, à la longue, ils s'abiment et sont irrités ; votre coude est douloureux quand vous l'utilisez et au repos. C'est la tendinite du coude ou épicondylite.

Cette pathologie touche particulièrement les sportifs qui sollicitent beaucoup les membres supérieurs à l'image des joueurs de tennis d'où le nom populaire de "tennis elbow". Cette tendinite ne concerne pas seulement les sportifs et peut toucher tout type de personnes. Un choc de la vie quotidienne peut en être à l'origine tout comme la répétition de certains gestes professionnels ou domestiques (repassage...).

Cette tendinite du coude est une lésion qui peut entraîner des douleurs handicapantes dans les gestes de la vie quotidienne et sportive. Ces douleurs peuvent durer plusieurs mois, voire plusieurs années. En l’absence de traitement, une épicondylite peut contraindre à l’arrêt définitif d’une activité sportive ou le changement de poste de travail.

Comment diagnostiquer une épicondylite ?


Votre orthopédiste à Chantilly et à Tremblay-en-France posera le diagnostic au cours de la consultation qui comprendra un interrogatoire médical et un examen clinique.

L'interrogatoire médical révèle souvent des douleurs lors de mouvements répétés et d'efforts inhabituels. L'examen clinique retrouve une douleur de l'épicondyle à la palpation, cette douleur irradiant vers l'avant-bras. Certains mouvements déclenchent la douleur : l’extension contrariée du poignet, l’extension contrariée de l’index et du majeur et la supination contrariée. Dans de très rares cas (moins de 5% des épicondylites), le patient se plaint également de fourmillements, il existe alors une compression du nerf radial qui passe dans cette région.

Devant certains tableaux cliniques, votre chirurgien-orthopédiste des membres supérieurs demandera la réalisation d'examens complémentaires :

  • radiographie à la recherche de micro-calcifications intra-tendineuses (images rares mais leur présence confirme le diagnostic),
  • réalisation d'un IRM en cas de doute pour confirmer l'inflammation des muscles,
  • électromyogramme pour orienter le diagnostic vers une neuropathie en cas de suspicion,
  • arthroscanner en cas de présence de signes articulaires.

auscultation coude

Quels traitements sont disponibles ?


En première intention, le traitement sera toujours préventif et la prise en charge sera graduelle.

La première composante du traitement est d'éviter les mouvements répétitifs, de changer de position ou de mouvements dès l'apparition des premières douleurs ou de bien s'échauffer avant une séance de sport. Si votre tendinite est installée, le Dr Sfez, orthopédiste des membres supérieurs, vous prescrira une mise au repos pendant laquelle les antalgiques sont efficaces. En cas d'échec, certains traitements physiothérapiques peuvent être prescrits avec utilisation d’ultra sons et massages transverses profonds et à réaliser avec le kinésithérapeute.

D'autres thérapeutiques peuvent être associées comme les infiltrations de cortisone, les injections de PRP (plasma riche en plaquettes) et elle pourra être associée à une immobilisation de 3 semaines. Attention, il ne faut pas réaliser plus de 2 ou 3 injections pour ne pas fragiliser les tendons.

La chirurgie garde une place limitée dans le traitement de l'épicondylite et sera envisagée après l'échec d'un traitement médical de plusieurs mois.

Le traitement doit être complet et comporte une désinsertion associée à l' allongement des épicondyliens, une épicondylectomie partielle. Dans certains cas une libération du nerf radial est associée. L'immobilisation post opératoire se fait pendant 3 semaines dans une attelle avant de débuter la rééducation.

L’intervention se fait sous anesthésie loco-régionale en chirurgie ambulatoire (vous rentrez chez vous le jour même).  Le but de la chirurgie est de détendre les tendons abîmés au  niveau de leur insertion osseuse pour diminuer la tension musculaire et également de remplacer les fibres les plus altérées par un lambeau de tendon sain situé à proximité. Suite à une courte incision de 2 à 3 cm, les tendons sont détendus par section sélective de leur aponévrose et au niveau de leur insertion osseuse. L’os et les éléments tendineux dégénératifs sont excisés

L’intervention est suivie d’une immobilisation de 3 semaines puis de rééducation. La reprise des efforts est tardive et souvent envisagée à 3 mois. Cette chirurgie est efficace dans 2/3 des cas et permet de réduire les douleurs et la gêne ressentie. Votre orthopédiste à Chantilly et à Tremblay-en-France tient à vous prévenir que la récupération n'est pas toujours intégrale et que des douleurs ou gênes peuvent être toujours présentes.

Quelles peuvent être les complications de l'intervention chirurgicale ?


Comme toute intervention chirurgicale, des complications peuvent advenir, certaines générales d'autres spécifiques :

  • la persistance de douleurs ou de gêne fonctionnelle, surtout si la cause n'a pas disparu,
  • une infection post-opératoire locale ou générale, maîtrisée d'autant plus facilement que le diagnostic est précoce,
  • une atteinte nerveuse ou tendineuse,
  • une algodystrophie : main gonflée, douloureuse avec transpiration qui devient raide progressivement.